J’ai également une activité de curateur, de programmateur et d’éditeur indépendant. De 2012 à 2018, j’ai fait partie notamment de l’équipe du CAN, Centre d’art de Neuchâtel, où, avec mes collègues, j’ai réalisé de nombreuses expositions personnelles et collectives (voir bio). Je me suis occupé aussi spécifiquement des éditions, du graphisme et de la comunication visuel du centre (signé sous le nom de Möslang & Möslang) ainsi que de la documentation photographique des expositions (signé sous le nom d’Anton Satus).
Voir toutes les expositions et les éditions pendant la périodes 2012- 2018 sur le site du can: www.can.ch

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Jacques Lacan “Des nœuds”
Curaté par Martin Widmer
MAMCO, Genève
Du 6 juillet au 3 septembre 2023
Rue des Vieux-Grenadiers 10, 1205 Genève https://www.mamco.ch

Dessins originaux de Jacques Lacan issus de la collection Vappereau.









Jacques Lacan « Des nœuds »

Le psychiatre et psychanalyste français Jacques Lacan (1901-1981) a fortement marqué le milieu intellectuel des années 1950-1970. Lacan opère une relecture du travail de Freud, il remet sur le devant de la scène les théories du psychanalyste autrichien qui avaient entre-temps été un peu délaissées. Dans les années cinquante, Lacan commence ses fameux séminaires. Ses conférences vont parfois jusqu’à réunir plus de mille auditeurs. Le public est bigarré, il vient de tout bord, bien au-delà des étudiants et des psychanalystes. On y croisera des artistes, des philosophes, des écrivains, des cinéastes. Les séminaires s'étaleront sur une trentaine d’années.

Pour Lacan, ainsi que Freud avant lui, l’artiste ouvre très souvent la voie au psychanalyste. Lacan sera très proche de l’art et des artistes, en particulier des surréalistes ; eux-même fascinés par les travaux de Freud sur l’inconscient. La démarche de Dali, sa façon de se référer aux théories freudiennes l'intéressait spécifiquement. Lacan évite néanmoins d’interpréter les œuvres d’art pour mieux interroger ce que la pratique artistique révèle d'existentiel pour les artistes.

Dès 1953, Lacan commence sa période topologique. Dans les années septante, il s’entoure de mathématiciens, dont Jean-Michel Vappereau auquel il confie les dessins montrés dans l’exposition. Lacan travaille tout particulièrement le nœud borroméen. Cette forme topologique est constituée de trois cercles qui sont enlacés les uns dans les autres de manière à ce que si l’un d'entre eux s’ouvre et se détache, toutes les parties de la structure se désolidarisent. Pour Lacan, Le nœud borroméen réunit les trois registres de l'expérience analytique, Imaginaire, Symbolique, et Réel (RSI), dans une structure qui lui permet, selon Michel Bousseyroux, de « rendre compte du mystère du corps parlant, c’est à dire de l’inconscient réel »1. Pour expliquer ce qu’est le nœud borroméen on a l’habitude de dire que tant que le nœud borroméen tient ensemble le sujet n’est pas fou. Si les parties se séparent, le sujet est dans l’incapacité de distinguer ce qui est de l’ordre du Réel, de l’Imaginaire et du Symbolique. C’est en se référant à nouveau à un artiste, en l’occurrence à l’écrivain James Joyce, que Lacan ajoutera un quatrième cercle au nœud borroméen : le sinthome (ancienne graphie pour le mot symptôme). Selon le psychanalyste, les parties du nœud borroméen de Joyce sont désolidarisées, son travail d’écrivain, en tant que sinthome, les maintient malgré tout ensemble.


Pour Lacan le nœud boroméen “a affaire à l'écriture”2, celle-ci induit une lecture, un déchiffrement, le tout s’inscrivant dans une temporalité. Les artistes plasticiens ont toujours été fascinés par cette pratique du dessin qui lie logique, mathématique et psychanalyse. Sur les feuillets, que Lacan nous a laissés, nous pouvons suivre les traits, les lignes, les courbes, les entrelacs, parfois repris, parfois interrompus. La pensée tente ici de trouver forme à l’aide de la participation du corps, par un geste qui poursuit un désir, tel qu’aurait pu le formuler le psychanalyste français.

Martin Widmer

1. « Au risque de la topologie et de la poésie; Élargir la psychanalyse ». Par Michel Bousseyroux. Edition Eres, 2011 2. Jacques Lacan, « Séance du 15 mai 1973 », dans « Encore » (1972-1973), version Staferla.

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Christophe pendant la performance “Mosset/Christophe”, MAMCO Genève, février 2020 (photo MW)


Christophe, Widmer, Mosset, Mamco, 2020 (photo A.Wetter)


Mosset/Christophe, lp, artwork Martin Widmer, 2019


Mosset/Christophe, lp, artwork Martin Widmer, 2019


Mosset/Christophe, lp, artwork Martin Widmer, 2019

----- Commander le disque


“ En 2019, Christophe est invité par les curateurs Martin Widmer et Marie Villemin du centre d'art de Neuchâtel (CAN) en Suisse à mettre en musique des entretiens qu'ils ont réalisés et montés de l'artiste Suisse Olivier Mosset. L'idée de ce projet hors du commun à été inspirée par le morceau de Christophe intitulé « interview de », dans lequel le chanteur fantasque reprend ses propres interviews pour les transformer en chanson. Ce dispositif à été repris par Christophe plusieurs fois dans sa carrière. Lorsqu'en 2017, Marie Villemin et Martin Widmer, curateurs au CAN à cette période, travaillent sur le projet d'une exposition d'Olivier Mosset, ils prennent conscience de l'importance des paroles et récits que l'artiste délivre lors d'entretiens et décident de se concentrer sur cet aspect discursif du personnage. Ils repensent alors à cette œuvre de Christophe et après plusieurs péripéties, ils contactent le chanteur et lui envoient un assemblage audio constitué de découpages d'entretiens qu'ils ont réalisés avec Olivier Mosset. À leur grande surprise Christophe accepte de travailler avec ces matériaux et de créer un univers sonore autour des paroles de l'artiste. Pendant plus d'une année Christophe et Martin Widmer collaborent sur la réalisation de ce morceau qui sortira finalement sous forme d'un maxi 45t en juin 2019. Le disque est un maxi 45t composé d'une face A qui recueille le morceau musical d'une dizaine de minutes, et d'une face B qui accueille un visuel. 

Ce disque étonnant et inclassable restera comme l'une des publications les plus originales mêlant musique pop et art contemporain. Quelques mois plus tard, à l'occasion du vernissage de la grand rétrospective d'Olivier Mosset au MAMCO de Genève, son curateur Paul Bernard invite Martin Widmer a penser avec Christophe le projet de la version live du disque. le concert se déroule le 25 février 2020 “ (Dossier de presse, 2020)


------ Interview à la rts

------ article dans libération



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Tronc Mental, carton d’invitation, artwork Martin Widmer sous le nom de Möslang & Möslang, 2018

Tronc Mental
Louisa Gagliardi, Adrian Kiss, Sara Masüger 10 mars – 15 avril 2018
Curaté par Martin Widmer
Centre d’art Neuchâtel, Suisse Photos exposition Anton Satus (Martin Widmer)



Sara Masüger Untitled , Adrian Kiss Y Gate, Tronc Mental, CAN, 2018
Louisa Gagliardi Spilling Lilies, Tronc Mental, CAN, 2018

Sara Masüger Untitled, Untitled, Tronc Mental, Centre d’art Neuchâtel, CAN, 2018

Tronc Mental, Louisa Gagliardi, Adrian Kiss, CAN, 2018

Adrian Kiss Sylvania, Louisa Gagliardi Spitting Pearls, Tronc Mental, CAN, 2018

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